Le massif des Vosges offrait avec son grès porphyroïde, à la teinte rouge sombre, ses forêts de sapins et ses champs de fougères, un site idéal pour les verreries au bois, que les gentilshommes-verriers exploitèrent dès la fin du moyen-âge, et surtout depuis la moitié du XVIIIème siècle, après les désastres de la « Guerre de Trente Ans ».

Ces verreries, en se convertissant pour au moins deux d’entre elles au verre chargé de plomb, qu’on appelle le cristal, ont tant bien que mal survécu à la crise actuelle.

On les visite avec délices. La verrerie de Meisenthal en Moselle ne souffle plus que les « boules de Noël », mais présente une exposition vivante des techniques verrières ainsi que des vases d’Emile Gallé. La cristallerie de Saint-Louis-lès-Bitche, en Moselle toujours, a édifié une gigantesque halle d’exposition,dont le parcours sur mille mètres et cinq étages fait découvrir les collections réunies depuis 1820 et des milliers d’objets souvent splendides. Elle compte 250 salariés. La cristallerie de Baccarat en Meurthe-et-Moselle emploie encore mille personnes et présente ses belles collections dans l’ancien hôtel du directeur. On attend pour 2009 que Lalique à son tour ouvre son exposition dans le Bas-Rhin. Il faut  passer de longs moments dans ces sites prestigieux.

Michel Bégon (de Robert Bousquet).