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Documentation
De nombreux articles et ouvrages de référence sont proposés ici sur les thèmes de prédilection de l’association : l’art verrier (« verres, verriers, verreries »), l’histoire des « gentilshommes verriers » et le département de « l’Ariège », qui est la terre qui a accueilli un grand nombre de verreries familiales et où se trouve aujourd’hui le siège de la Réveillée.
Un grand nombre son parus dans les circulaires et les recueils de l’association La Réveillée depuis 1975.
Une quatrième thématique (« diverses oeuvres des membres de la Réveillée ») permet de montrer la diversité des oeuvres matérielles ou de l’esprit élaborées par des membres contemporains de l’association.
- Verre, verriers, verreries
- Gentilshommes verriers
- Ariège
- Diverses œuvres des membres de La Réveillée
Cette bibliographie et ce recueil ont été réalisés par Hélène BEGON TAVERA (de Robert Bousquet)
PETITE HISTOIRE DU VERRE
Stéphane Gin – Docteur en science des matériaux – Futura – Sciences – 9 mars 2009
Né du sable et du feu, le verre est un des matériaux les plus anciens utilisés par l’homme. L’histoire de cette découverte, dont l’Encyclopédie Diderot notait qu’elle était la plus merveilleuse et la plus utile depuis celle des métaux, nous fait voyager de Babylone à l’Égypte antique, de Venise à la France de Colbert, pour se poursuivre aujourd’hui dans notre quotidien, et espérons-le pour le problème qui nous occupe, perdurer pour des millénaires encore…
Il y a plus de 12 000 ans, nos ancêtres chassaient avec des flèches dont les pointes étaient parfois taillées dans des obsidiennes naturelles, ce verre d’origine volcanique opaque et dur, produit par le refroidissement de laves très riches en silice.
C’est probablement en Mésopotamie vers moins 4 500 ans, que fut découverte la manière d’élaborer le verre. Ce fut vraisemblablement le fruit du hasard, lors de la fusion de sables calciques avec de la soude pour la cuisson des poteries ou, comme le raconte Pline dans Naturalis Historica (an 77 de notre ère), par des marins phéniciens qui, un jour voulurent établir un camp près de Belus en Asie Mineure, et ne pouvant trouver de pierres pour établir leur foyer, utilisèrent des blocs de soude qu’ils transportaient dans leur navire. Avec la chaleur du feu, le sable et la soude se transformèrent en pâte de verre.
Les premiers objets artisanaux en verre furent découverts en Égypte. Ils sont datés de 3 000 ans avant notre ère. Façonnés de manière primitive, le matériel était roulé sur un noyau de sable ou de terre cuite. On raconte que Thoutmosis III, pharaon d’Égypte entre 1483 et 1450 avant J.-C. serait le premier à avoir fait naître l’industrie verrière, grâce aux artisans capturés lors de ses conquêtes. Utilitaires, décoratifs, ou encore parures pour les princesses et pharaons, les objets en verre acquièrent très tôt de multiples usages.
Il est remarquable de constater que ces premiers verres présentaient des compositions très voisines de celles de nos verres industriels modernes. Cela ne tient pas au hasard. D’abord les composants de base du verre ne sont pas nombreux et le sable reste encore aujourd’hui la matière première la plus employée.
Source : LANKAART
Ensuite le verre s’élabore suivant des procédures assez contraignantes car la température de fusion dépasse généralement 1 000 °C. Sur les tablettes d’argile de la bibliothèque du roi assyrien Assurbanipal (700 ans avant J.-C.) figure la plus ancienne recette de fabrication du verre qui nous ait été transmise : « Prends 60 parties de sable, 180 parties de cendre d’algues, 5 parties de craie, et tu obtiendras du verre ».
La technique du soufflage qui, d’après les archéologues, émergea en Phénicie un peu avant le début de notre ère révolutionna complètement la fabrication du verre et ouvrit d’immenses possibilités aux artistes et industriels. La technique consistant à recueillir la matière vitreuse en fusion au bout d’un tube métallique, souffler dedans pour donner la forme creuse souhaitée et à rouler l’objet sur la table de travail pour le rendre symétrique, se généralise ensuite et se répand dans toute l’Europe mais elle évolue peu au fil du temps.
Trésor de Vaise (260 ap JC)
Au XVe siècle, Murano devient un grand centre verrier qui produit le célèbre cristal de Venise. La technique de fabrication du cristal se répand progressivement dans toute l’Europe. Ce sont les Anglais qui introduisirent des oxydes de plomb dans la composition de base, rendant ce cristal plus solide et détrônant ainsi son fragile cousin vénitien.
Coupe sur pied, Venise ou façon Venise, 2e moitié du XVIe siècle
En France, Colbert crée Saint-Gobain vers le milieu du XVIIe siècle pour lutter contre le monopole de Venise et fournir les glaces et vitres du château de Versailles. Les cristalleries de Baccarat sont fondées en 1765.
Auteurs : Maurice Hamon, Caroline Mathieu
Vers la fin du XIXe le procédé « float » constitue une nième percée du verre, rendant possible la fabrication en série de verres plat à moindre coût. Parallèlement à ces développements industriels, les avancées scientifiques au cours des siècles permirent au verre de s’imposer dans la plupart des technologies de pointe. Les lentilles étaient connues des Grecs anciens, mais la véritable révolution en optique remonte au XIIIe siècle avec la fabrication de lunettes correctrices, puis au XVIe avec les lunettes astronomiques.
Aujourd’hui, le verre trouve des applications dans le bâtiment, la téléphonie, l’informatique, l’énergie, l’aéronautique et aussi pour le confinement des déchets et plus particulièrement celui des radioéléments à vie longue.